JO : Quentin "José" Kurc Boucau l'avait annoncé, il l'a fait :

Objectif sub414 en Floride sur le vélo validé (enfin pas sub mais presque 😄)

Première rencontre avec le personnage fin 2012, et début de notre collaboration peu de temps après.

Une qualif à Kona en 2013 dès la première saison, et en progression constante depuis pour un bonhomme qui, sur le papier, n'était pas prédestiné à un destin sportif de triathlète...

Boxeur poids lourd dans sa jeunesse, un "touche-à-tout », un passionné mais, avant tout, un cœur en or devenu une mascotte chez trycoaching avec les années. Rencontre...

 

Pour commencer, pourquoi José ?

 

José : Un José, c'est finalement comme un Jacky, mais en plus bourru. Une des premières sorties TryCoaching, tu nous donnes les consignes : précises et simples. Je pars à fond....30 minutes plus tard, je suis à l'arrêt avec une hypo intergalactique. J'ai réitéré cet exploit plusieurs fois dans les 3 disciplines. C'est un peu moins le cas maintenant, mais j'ai toujours envie de partir fort. Je me rappelle encore de nos séances du mercredi où je faisais des "suicides bosses" pour que l'on fasse des gros temps sur le tour de Longchamp. José, c'est ça. Et puis Josiane, c'est mon côté féminin. Josy, mon côté américaine. 

 

quentin kurq boucau (4)

 

JO : Pourquoi cet amour pour le bike? Tu pourrais surement être un peu meilleur sur le global sur un IM puisque tu es également un bon coureur, mais ton envie c'est de mettre "full gaz" en bike sans compter...et de survivre comme tu peux au marathon (pour le plus grand malheur de ton gros corps :D )

 

José : Courir un marathon avec un gros vélo, même si ce n'est qu'en 3h30, quand t'es gros, ça fait mal, mais mal...Un enfer !

J'ai toujours été passionné de vélo. Je ne regarde pas de vélo à la TV, je ne suis pas l'actu cycliste. Par contre, tu peux me parler du dernier cadre, de son type de boîtier, du jdd...mais pas du mec qui est dessus ! J'adore l'objet. Je personnifie chacun de mes vélos et j'ai une vraie relation avec eux. C'est un vélo, c'est un outil mais c'est surtout un pote qui doit m'aider.

On met "full gaz" modérément, je suis rarement en zone rouge sur IM, sauf là en Floride où j'ai pris la foudre. Mais pas d'explication, j'adore ça. C'est une communion, je me sens bien.. Sur IM en vélo, j'aime atteindre ce que j'appelle la transcendance, le moment où j'ai l'impression d'être le plus fort du monde, où je suis en position aéro avec les watts pile dans les clous, avec la jambe qui descend bien, avec la cheville et le pied parfaitement inclinés, avec cet aplomb et cette sensation de ne faire qu'un avec le vélo. C'est très jouissif !

JO : La première année, je te pourrissais sur le vélo en te disant que, avec ton gros cul et ta VO2 (le bonhomme courrait des séries à VMA à 20km/h sur la piste malgré ses 85 kilos dès sa première année...), tu devrais pouvoir devenir rapidement un très bon rouleur. Est-ce que tu te rappelles de cette période, pas si lointaine, et est-ce que tu imaginais un jour rouler à 42,5km/h sur IM quelques années plus tard ? 

Ça a mis plusieurs années mais tu fais maintenant partie des meilleurs rouleurs de la planète triathlon.

 

José : Je n'en reviens pas, mais je crois que, de temps en temps, il faut être fier de soi et conscient de ce que l'on a réalisé. Je fais partie des meilleurs rouleurs du monde du triathlon...! La reconnaissance, ça ne m'intéresse pas. Je voulais un jour faire ça, pour moi. Ce cheminement n'a pas été si long, en tout cas je n'étais pas pressé ou impatient. J'ai toujours eu confiance en toi et dans la voie sur laquelle tu voulais m'emmener, peu importe le temps que cela devait prendre. 

 

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 JO : Retour sur ce défi sub414, devenu sub409. Quelques semaines avant, le Tigre nous rend la tâche encore plus corsée avec son joli 4h09 à Barcelone... Au final, ça n'a fait que renforcer ta motivation, une saine compétition à distance finalement.

Comment s'est passée cette préparation?

 

José : C'est simple, prenez un Lion ou un Tigre. Mettez-le dans une cage et, à 5 mètres de lui, mettez une petite biche. Et bah, quand tu lâches le lion, je peux te dire que la biche ne fait pas long feu ! J'ai consacré la première partie de la saison à m'entretenir, avec quelques petites séances sympa, mais peu finalement. Le gros de la prepa c'est fait en 3 mois. Le 4h14 me semblait relativement atteignable mais alors quand Anthony a claqué le 4h09, là, ce n'était plus la même limonade. Mais comme tu dis, ça m'a boosté et j'y ai repensé sur plusieurs séances. 

 

JO : Quelles ont été pour toi les séances clés? ou celles où tu en as le plus "chié" ?

 

José : Indéniablement, le jeu de l'enveloppe. J'ai fait une séance monstrueuse qui reste ma plus belle séance depuis que je pratique le triathlon. J'ai encore en mémoire ce bloc final, après 3h30 de HT avec des blocs de porc dans tous les sens, de 10 minutes à 380 Watts. Une  séance de home trainer sur le planning, sans temps sans consigne avec juste marqué "ouvrir l'enveloppe". Deux jours avant, le « facteur » me laisse cette fameuse enveloppe, à ouvrir juste avant de monter sur le vélo. Dedans je découvre plein de papiers avec des numéros. Je prends le 1er et il faut suivre...Au final, 20 papiers avec 4h d'une séance bien sale !

 

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JO : Ton papa, Jean Mi, devenu un ami, aime comme moi te pourrir et t'insulter. Est-ce que ça t'aide à perfer ? :D

 

José : Totalement ! Même si j'aime, de temps en temps, entendre un : "bien joué" ou "belle séance". Je préfère mille fois me faire insulter. Je ne sais pas pourquoi, on est tous différents. Puis mon Père, c'est un personnage hors norme, déjà parce que c'est mon Père, mais parce qu'il donne tout ce qu'il a en course, comme au jour le jour, quand il suit à distance mes entraînements. Il termine un IM sans voix avec des courbatures partout, aussi dead que nous après la course. 

 

JO : Qualif en poche donc pour Kona l'an prochain, quel objectif là-bas? 

 

José : Je ne sais pas encore si j'ai la capacité d'être champion du monde dans ma catégorie mais c'est un rêve qui peut me motiver. Après, le classement m'importe peu. Ce que j'aime, c'est le vélo. Réaliser un sub 4h20 et battre le record amateur me semble jouable, tout en terminant mon petit marathon habituel tranquillement sans prendre de risque du début à la fin, en 3h30. Puis je vais essayer de me bouger un peu pour sortir de l'eau pas trop mal. 

 

 

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JO : Avec en plus, pour la saison prochaine 7 mois de congés sabbatique, à partir d'Avril prochain, (José est technicien supérieur à temps plein chez Safran), on a pas encore fini d'entendre parler de ta puissance en bike donc :) un mot pour la fin ?

 

 

José : Le 1er Avril, je vais tout donner pendant 6 mois pour marquer l'histoire du triathlon amateur et être à la hauteur du soutien que je reçois.

Pour revenir au groupe, TryCoaching, c'est une belle famille. On partage, on échange, pas mal d'émulation et surtout un gros niveau vélo qui nous tire tous vers le haut ! 



Pour finir, merci merci merci mais MERCi infiniment du fond du cœur à tous les gens qui m'aident, me soutiennent, m'envoient des bonnes ondes. Ça a énormément d'influence sur mes performances. Et MERCI aux sponsors de rendre possible mon projet 2018 !